LE TANTRIQUE, C’EST FANTASTIQUE…

Venez le découvrir chez Mary Hash, à Forest ! Le tantra est bien connu des adeptes de la philosophie orientale. Son principe, très simplifié, est de parvenir à l’harmonie, à travers l’union des côtés masculin et féminin de la création. Le massage tantrique, en revanche, est une innovation dont Marie et Thierry Raes revendiquent la paternité dans leurtre Mary Hash de l’avenue Albert à Forest.

Mieux qu’un long discours, une petite démonstration — et même double ! — permet de mieux rendre compte de la réalité de ce massage. C’est ce que nous avons testé pour vous.

Pour le reste, le site maryhash.com fournit toutes les informations utiles. Il est bon de savoir que ce genre de massage n’est pas donné (150 euros pour une heure, 250 euros pour une heure et demi), même si les adeptes proclameront qu’il devrait être remboursé par la sécurité sociale ! Ce n’est hélas pas encore le cas. Alors, pour les petits budgets, il faut se rabattre sur les séances du matin (10 h et 10h30) réalisées au tarif plus abordable de 100 euros. “Si nous ne devions pas vivre comme tout le monde, explique Marie, nous le ferions gratuitement, tellement nous trouvons du bonheur dans notre travail. Notre objectif est d’attirer tout le monde, hommes, femmes, personnes âgées, ou handicapés, ceux qui ont tant besoin de caresses et à qui elles sont si souvent refusées.”

Adeptes du naturisme, Marie et Thierry travaillent en couple depuis seize années, dont sept à l’adresse actuelle. C’est même devenu une affaire de famille puisque leur fille leur prête main(s) forte(s).

Comme on pourra le lire, le massage tantrique réfute toute connotation sexuelle et ne vise qu’au bien- être de chacun à travers l’estime de soi qui passe par la (re) découverte de son corps.

Intéressé ? Rendez-vous sur le site ou alors téléphoner au 02/346.57.59

C’EST POUR ELLE

“Quoi un massage tantrique, mais c’est sexuel ça”. À chaque fois que je parlais de mon rendez-vous avec Thierry, mon masseur, j’ai eu droit aux mêmes regards. Aux mêmes remarques. Mon mari, mes amis, mes collègues m’imaginaient déjà nue sur le lit, prête pour une séance d’érotisme torride.

C’est donc avec beaucoup d’appréhension mais une aussi une grande curiosité, j’avoue, que je me suis rendue chez Mary Hash. De l’extérieur, la maison de maître est sobre. Allez, j’ose, je sonne. Une voix féminine m’invite à entrer. La porte s’ouvre, des bougies éclairent et parfument le hall d’entrée. Une sensation de bien-être m’envahit. Une charmante jeune femme vient m’accueillir et me fait patienter dans un petit salon. En passant, j’aperçois une pièce sombre remplie de bougies. Est-ce là ? Quelques minutes, j’ai eu la réponse à ma question. Non… Thierry et son épouse Marie ouvrent la porte. Plus question de faire marche arrière. Oups.

Me voilà dans une chambre éclairée par quelques bougies. Un lit futon. Une musique d’ambiance. Une décoration chaleureuse… Et voilà, je suis nue, allongée sur le lit. Un peu gênée et terriblement angoissée. Thierry, un bel homme, il faut bien l’avouer, qui s’était éclipsé revient, une serviette nouée aux hanches. “Je suis tout aussi stressé que vous”, me confie-t-il d’une voix rassurante. “D’habitude, les clients viennent en connaissance de cause”. Pas moi, ça, c’est certain !

Allez, on se lance. Pour me mettre dans la peau de ses clients adeptes du tantrisme, j’accepte de me faire bander les yeux.

C’est parti. Je me crispe. Que va-t-il me faire ? Une première caresse effleure mon corps. Une seconde, suivie d’une autre. Je comprends immédiatement que je suis entre de bonnes mains. Thierry ne me veut que du bien.

La séance peut démarrer en toute sérénité. D’un geste qui n’est jamais déplacé, jamais osé, mon masseur me détend. Ses caresses sont un mélange de sensations connues et de découverte. Quel bonheur cette huile chaude qui coule le long de ma colonne vertébrale. Le plaisir est au rendez-vous. Il est magique car il n’est en rien lié à l’excitation. Je suis simplement bien. Détendue, sereine. Je me laisse guider par ses mains qui tantôt me massent, tantôt m’effleurent. Dans ses caresses soyeuses, Thierry s’attarde sur tout mon corps. Moi qui m’étais jurée de ne pas me laisser faire, j’ai menti.

Un massage du visage ponctue ces deux heures de détente. Thierry dépose une serviette chaude sur mon corps huilé. C’est fini.

Hélas…

C’EST POUR LUI

Chez Mary Hash, tous les mots ont une signification. Ainsi, on ne se déshabille pas mais on se met en tenue naturiste. Les massages des parties génitales n’ont rien de sexuel mais sont de nature à éveiller les sens. Le visiteur payant n’est pas un client mais un hôte.

À l’intérieur de la maison, tout est calme et volupté. Le client, pardon, l’hôte, a droit à un petit rafraîchissement pour patienter. Après quoi, il est introduit dans la chambre de relaxation. La pièce est plongée dans la pénombre, à peine éclairée par des petites bougies. Un parfum d’encens donne une touche orientale. Une musique d’ambiance achève de créer un climat de détente.

Prié de se dévêtir, le visiteur s’allonge sur un futon assez grand pour accueillir un couple. Allongé sur le ventre, on lui applique généreusement des huiles de toute sorte. Le massage proprement dit commence. Lentement, sur toute la surface du corps. Marie dispense des conseils : “Ne contenez pas vos émotions. Émettez des sons si vous le souhaitez. Si vous avez envie de pleurer, faites-le !”

Pleurer ? Non. Ce n’est pas le sentiment que l’on ressent en priorité. Juste une agréable sensation de détente, l’impression de vivre un moment privilégié dont on aimerait qu’il ne finisse jamais.

Au bout d’une demi-heure de ce traitement (à vue d’œil, mais nous n’avions pas de bracelet-montre), le moment est venu de se retourner pour la suite du traitement, côté pile. À ce stade, la masseuse nous invite à notre tour à poser les mains sur son corps, sans dépasser les limites fixées dans le règlement, ou plutôt la charte de courtoisie. Oui pour des caresses, mais sans insistance déplacée. “Ce n’est pas le but de la maison, poursuit Marie. Il y a d’autres salons pour ça. En général, il n a pas de malentendu. Lorsqu’une personne se renseigne par téléphone, elle comprend bien vite qu’elle n’est pas à la bonne adresse pour un massage sexuel.”

La séance se poursuit sur une musique de fond qui alterne Ennio Morricone et le chant des baleines. Marie va et vient lentement, glissant sur le corps de l’hôte, usant alternativement des mains et des pieds pour dispenser du bien-être.

Une question que l’on ne manquera pas de poser : est-il possible de rester impassible sous de telles sollicitations corporelles ? Certes non. Une excitation naturelle est tolérée, même si ce n’est pas le but recherché.

Et voilà, les nonante minutes sont passées comme un souffle. Huilé des pieds à la tête, nous nous dirigeons vers une salle de bain à l’hygiène irréprochable, à l’image de la maison. Avec une sensation de plénitude incomparable et l’envie de recommencer au plus vite.

Juin 2007